12 Avril 2012
Editions Ecole des Loisirs/Medium, Jeunesse
Publication : septembre 2006 (VF)
101 pages _ 8,50 €
4ème de couverture : « Christophe est le plus beau de ma classe de troisième. Myriam est ma meilleure copine. Aziz est mon ami. Pascal est le souffre-douleur de Momo qui le traite de tapette parce qu’il est petit, timide et pâle. Claire est une allumeuse. Cédric est le nouveau.
Et moi, je suis qui là-dedans ?
J’ai le même lit depuis que j’ai six ans.
Je rêve de devenir ornithologue, de partir vivre dans une cabane en pleine forêt et de ne fréquenter que des oiseaux. Des oiseaux, au lieu des singes et des vipères du collège. Moi, je ne suis pas une bête, je suis une endive. Une endive en crise, incapable de supporter mon reflet.
Je suis debout dans le vestiaire, timide et pâle, avec dans les mains le short que Cédric m’a prêté parce que j’ai oublié le mien. Depuis qu’il est arrivé, mes notes chutent, mon cœur bat. »
Mon avis : Après ma première rencontre avec L’âge d’ange, j’ai eu envie de retenter l’expérience. Pour l’occasion, j’ai donc profité du Salon du Livre et du stand des Editions Ecole des Loisirs pour y faire une descente. Faisant mains basses sur les romans de la collection Médium parlant de prêt ou de loin de l’homosexualité. C’est ainsi que je me suis retrouvée pour un tête à tête d’une petite heure avec Vincent.
Ce gamin en dernière année de collège qui va voir sa vie bouleversée à l’arrivé de Cédric et qui fera naître une étrange sensation à l’intérieur de lui. Attention, atmosphère complètement différente de celle dans L’âge d’ange !
Ici, Vincent a déjà deux meilleurs amis avec qui il s’entend bien. Toute fois, elle évoluera sans qu’on en connaisse le fin mot de l’histoire. Et de l’autre, il y a ce petit lien qui se crée quand Vincent et Cédric se retrouvent ensemble dans le fond du bus quand ce premier est en retard. Une amitié qui avortera très vite bien qu’il s’écoule une année scolaire entre le début et la fin de l’histoire. Trop rapide à mon goût. J’aurais aimé quelque chose de plus long, des rapports amicaux plus approfondies. Que l’auteur fouille un peu plus loin avec sa plume. J’ai apprécié l’esprit de Vincent, qui se fait silencieux mais hurle et pleure à l’intérieur de lui. Balançant la vérité comme elle vient et sa facilité à se laisser rêver éveillé.
Mais voilà, tout le monde sait que la jeunesse est un âge con et que les groupes, une fois formés, ont tendance à rejeter la différence. Là où règne les lois de l’apparence et du « qu’en dira-t-on ? ». Quel con ce Cédric, au final… Je trouve Vincent beaucoup plus courageux que lui en fin de compte.
Un charmant petit ouvrage à proposer aux garçons encore au collège qui se sentent différents mais sans savoir pourquoi. L’auteur laissant son héros voguer naturellement jusqu’au déclic qui lui fera comprendre son mal-être et son attirance pour Cédric. Tout en simplicité et cruel à la fois. Car les enfants peuvent être si méchants entre eux parfois. Une histoire qui m’a faite penser à ces conversations dont les phrases, une fois commencées, s’achèvent par des : « … ». Les mots ne sont pas prononcés mais ils sont là. On les entend, on les comprend. Plus criant encore que le plus long discours du monde. Un ouvrage intéressant à proposer pour un enfant au collège et que j’aurais aimé un peu plus poussé.